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Channel: On a des choses à se dire » Coins de l’actionnaire
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Petit pays, petit esprit

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Le 3 octobre dernier, une jolie dame blonde passe  un ordre de vente pour des actions à son agence bancaire de Berlare. L’ordre a dû être exécuté quelque part entre € 5,25 et 5,70. Ce jour-là, on a traité en bourse de Bruxelles plus de 28 millions de titres, soit environ 5 fois plus que la moyenne habituelle.

Quelques heures plus tard, l’action était suspendue pour une dizaine de jours et quand la cotation a repris, le 14, elle ouvrit à 1,93 seulement. Pour l’instant, elle tourne autour de… 1 euro.

C’est Fortis. C’est la femme du ministre des affaires étrangères, Karel De Gucht. C’était le jour du démantèlement du groupe. Délit d’initié?

L’enquête suit son cours. Jusqu’à présent, on n’en sait pas beaucoup plus sur le montant de la transaction et de quelques autres réalisées par d’autres personnes ce jour-là. Il y a quelques jours, Humo parlait de € 500.000, La Libre d’aujourd’hui de 2.000 titres seulement (€ 100.000). On est sur une autre échelle que celle sur laquelle était juché le CEO d’Enron, condamné aux USA à 24 ans de prison pour avoir encouragé ses salariés à acheter des actions au moment où lui, il vendait les siennes…

Rien à voir non plus avec Le Président, film inoubliable d’Henri Verneuil (dialogues d’Audiard) dans lequel le vieux Beaufort (Gabin) tient Chalamond, son potentiel successeur (Blier) par l’aveu écrit qu’il lui fit faire de son indiscrétion sur une dévaluation à venir. Au profit de la banque dont sa belle-famille était actionnaire…

Je trouve donc cette « affaire » un peu médiocre à tous points de vue. C’est petit de la déclencher (il y a probablement du Vlaams Belang là derrière) et ce serait petit, pour un ministre – si c’est bien ça qu’il a fait -, d’envoyer sa femme pour se débarrasser en stoemmelings de quelques titres dont il aurait appris, par sa fonction, qu’ils ne vaudraient bientôt plus grand-chose.

De Gucht a toutefois précisé au  Soir Magazine que les actions vendues étaient celles de sa belle-mère, souffrant de déficience mentale, et qu’il a, lui, conservé les siennes.

Petit pays, petit esprit, petits délits…


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